Sandra Flouriot : DMC & The Serial Process

Texte de Sandra Flouriot sur les expostions, Flying Black Cow Utopia Club (volets 1 & 2).
Galerie du Dourven, Trédrez-Locquémeau, France.
2014.
 
Flying Black Cow Utopia Club (volet 1) avec Hervé Beurel, Marie-Claire Blanschong, Robert Fleck, Michel François, Guillaume Janot, Alastair MacLennan, Enzo Mari, du 5 avril au 1er juin 2014,Flying Black Cow Utopia Club (volet 2) avec Hervé Beurel, Norbert Bézard, François Curlet, Christelle Familiari, Francesco Finizio, Michel François, Nicolas Hérisson, Joël Hubaut, Anabelle Hulaut, Guillaume Janot, David Liaudet, Enzo Mari, Federica Peyrolo, Paul Pouvreau, Gerrit Ritveld, Christophe Terlinden, 21 juin au 5 novembre 2014, galerie du Dourven, Trédrez-Locquémeau.

 
Centre de documentation proposé par David Michael Clarke, catalogues des artistes présentés et des auteurs cités. Vue de l’exposition: Flying Black Cow Utopia Club. Galérie du Dourven. Trédez-Locquémeau. 2014. Photo: Hervé Beurel.
 

David Michael Clarke est, au sens d’Aristote, un animal politique [1]. La rencontre et les interactions sociales retiennent son attention au quotidien et sont par extension au coeur de son processus artistique. Pour le philosophe grec, l’homme devient homme parmi les autres, en vivant dans une société régie par des lois et des coutumes. Il développe son potentiel et se réalise dans un contexte social [2].

Flying Black Cow Utopia Club s’inscrit après l’expérience Post Gods, qui est à la fois une initiative individuelle de DMC et un travail de groupe qui engage des collaborateurs (musiciens, designers, étudiants…). C’est la présence d’autres personnes au sein même du processus qui a fait prendre au projet des destinations que David Michael Clarke n’avait pas prédéterminées. Cette dynamique propre à l’humanité et à ses modes de pensée a activé le potentiel artistique de Post Gods.

À l’issue de cette expérience collective, l’artiste prend connaissance du projet de Village radieux imaginé dans les années 1930 par Le Corbusier [3] à Piacé, dans la Sarthe. L’architecte avait choisi de rompre l’isolement des agriculteurs par la création d’un espace dédié à la rencontre et à la discussion. Ce bâtiment, placé au coeur du village et dénommé Le Club, devait devenir le cerveau du village. Un club, c’est un peu comme une «auberge espagnole» : tout le monde y trouve ce que chacun y apporte. C’est également un état d’esprit que l’on partage lors des moments de fête et de convivialité, des instants vécus dont on garde le souvenir et qui nous permettent d’exister individuellement et collectivement. Il constitue un espace social spécifique et, pourquoi pas, un nouveau territoire de l’art pour David Michael Clarke.

Lors de sa résidence chez Alice et Michel Séon dans le cadre d’Afiac , en 2012, DMC expérimente une première forme de club où la convivialité est de mise au moyen du jeu. Du point de vue des sciences humaines, le jeu est un état d’esprit lié à une activité mentale, voire corporelle et parfois sociale. En tant que création humaine, il intègre les phénomènes culturels et les met en perspective des contextes dont il fait partie. Le jeu est une création humaine et une activité sociale : il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Le Corbusier lui consacre des espaces dans son projet de Village radieux, ni à ce que David Michael Clarke l’investisse du point de vue artistique.

À Saint-Paul-Cap-de-Joux, le Flying Black Cow Bowling Club revisite et hybride des usages et des connaissances propres à des groupes sociaux : la pétanque méridionale, le jeu de quilles, la culture chinoise de l’artiste et la culture agricole de ses hôtes. Le contexte de la résidence d’artiste de DMC chez Alice et Michel définit les modalités d’apparition des objets artistiques. David Michael Clarke investit le terrain de pétanque présent dans la ferme et se saisit du stock de vieux pneus pour lequel Alice développe un projet écologique et politique. Il crée un jeu de quilles en bois de grande taille sur lequel il greffe des anneaux, en référence au système de numération chinois, et installe à proximité un véritable boulier constitué de pneus et de bambous géants. L’activation de ces objets par les visiteurs et les joueurs s’inscrit dans la rencontre et la convivialité. Chacun s’engage et partage alors ce qui l’anime et le constitue. Pour chaque partie, les protagonistes constituent des groupes, vecteurs d’actions et d’interactions culturelles. Qu’il s’agisse de jeu ou d’art, l’enjeu ne porte ni sur l’utilité, ni sur la productivité de l’activité, mais bien sur la dimension intellectuelle, créative et sociale qu’elle génère.

Poursuivant cette dynamique, DMC participe en 2013 au festival Vent de Grève, une fête populaire dédiée aux cerfs-volants organisée par l’office de tourisme Lannion-Trégor-Communauté [4], pour lequel il conçoit le Flying Black Cow Cinema. Sur la longue plage de Saint-Efflam, où des cerfs-volants bigarrés s’agitent dans le vent, l’artiste monte une tente marabout de couleur kaki surmontée d’une enseigne, qui accueille la diffusion de la vidéo qu’il a réalisée durant l’été dans le Trégor costarmoricain. Intitulée Le Dernier Vol [5], elle présente des têtes de vaches peintes en noir qui s’envolent et passent furtivement devant les flèches des églises de style Beaumanoir, dressées dans le ciel et sculptées par le vent. Leurs apparitions sont filmées par l’artiste et accompagnées d’une musique composée par Sylvain Beorchia.

Flying Black Cow Cinema s’inscrit dans l’histoire d’un médium. Le cinéma, lieu de rassemblement, de partage d’émotions et de culture, a quitté l’animation foraine de ses débuts pour s’apparenter à un spectacle doté de caractéristiques propres. Invention majeure du XIXe siècle dans le monde des loisirs, le cinéma est à la fois un langage, un lieu de projection et de diffusion, et donc de réception et de partage de l’art.

En 2014, invité à la galerie du Dourven par Didier Lamandé, responsable de la programmation, David Michael Clarke décide d’affirmer une des spécificités du centre d’art, qu’il définit comme l’interface entre intérieur et extérieur, le lieu où se croisent les différents usagers du domaine. En effet, la pointe du Dourven est un domaine départemental, une presqu’île située en Bretagne, dans les Côtes-d’Armor. Elle est fréquentée par des randonneurs, des flâneurs, des pêcheurs ou des baigneurs; on y vient en famille ou entre amis afin de déambuler dans une carte postale, un archétype de paysage romantique aménagé et constitué tel un décor par Louis Even, le premier propriétaire de la maison. Compte tenu de ce contexte paysager, l’entrée dans la galerie du Dourven relève, pour nombre de visiteurs, d’une extension de la promenade. L’accès est libre et l’on peut à loisir profiter de la vue panoramique offerte par la véranda et s’immerger dans la création contemporaine. Les expositions présentées au centre d’art s’inscrivent dans ce contexte, le désignent et l’interrogent. L’espace dédié à l’art devient ainsi un espace de rencontre, que l’artiste nomme Flying Black Cow Utopia Club.

Tout comme les autres dispositifs relevant de cette série, Flying Black Cow Utopia Club doit son nom à un geste plastique réalisé par des manifestants dans la Mayenne et que l’artiste emprunte puis réactive dans le champ de l’art par le langage [6]. Ainsi nommé, le club de DMC est identifié et existe dans le réel.

Ces têtes de vaches noires qui volent au gré du vent et retiennent l’attention de l’artiste sont en premier lieu le signe d’un mouvement social, d’une occupation collective de l’espace public à des fins d’expression politique. La dimension utopique qui anime la démocratie d’expression, d’implication et d’intervention qu’est le mouvement social fait écho à la démarche de DMC. Contrairement à une idée reçue, l’utopie ne relève pas de l’irréel ni du rêve. Elle est le désir de ce qui nous habite et qui s’insinue dans le politique. L’art est l’espace dans lequel il est possible d’inventer ce qui manque. Il est le lieu de tous les possibles.

À l’occasion de ses nombreuses visites au Dourven, David Michael Clarke remarque la fréquentation régulière du parc par des individus qui lui semblent, par leurs activités, former sans en avoir conscience des communautés. Il distingue cinq groupes qui, du fait des contraintes qui leur sont propres, ne fréquentent pas l’espace d’exposition. Il s’agit des mariés et de leurs photographes, des pêcheurs qui traversent le parc en fonction des horaires des marées, leurs cannes à la main, des chiens et de leurs propriétaires, et des baigneurs qui ne quittent pas la plage. Le cinquième groupe, absurde s’il en est, est celui des lapins qui, nombreux sur la pointe, attendent le calme de la nuit pour investir à leur tour le territoire du Dourven. L’artiste s’amuse à solliciter ces communautés fictives au sein de Flying Black Cow Utopia Club et à partager avec elles une expérience artistique. DMC fait ainsi du Dourven un lieu dynamique. Le centre d’art est traité comme un carrefour, le point de convergence des publics, des artistes ou de pratiques sociales, culturelles et artistiques.

Sans hiérarchie, les pratiques amateurs côtoient les pratiques professionnelles, les curieux côtoient les amateurs. Le centre d’art est activé par David Michael Clarke comme espace social de l’utopie, où l’art se réinvente perpétuellement. À la différence de l’atelier, le lieu d’exposition est un espace public, porté par l’intérêt général. L’enjeu de l’exposition n’est pas de simplement regarder des oeuvres mais de vivre l’art, d’instaurer un dialogue avec le personnel en charge du lieu, entre les visiteurs eux-mêmes et entre les artistes. Tel le lycée d’Aristote, situé sur un lieu de promenade, le centre d’art devient espace de la cité où la pensée prend forme par la rencontre et l’échange, avec pour support les situations proposées par l’artiste. Ces conversations nourries par les objets et les images présentés dans l’exposition valorisent l’expérience artistique, rendent tangible la possibilité de développer des projets et de s’approprier le désir d’art.

L’exposition prend la forme d’une mise en scène où se mêlent objets de design, références populaires [7] et gestes artistiques [8]. David Michael Clarke amplifie ce qui caractérise sa démarche plastique selon quatre modalités : en créant ou en invitant des artistes à créer des oeuvres en relation avec le lieu [9], en réactivant des oeuvres de son propre répertoire ou celles d’autres artistes [10], en empruntant des oeuvres à d’autres artistes ou à des institutions [11] et en se permettant d’intervenir sur des oeuvres empruntées avec l’accord des artistes concernés [12]. Cette pratique, qui ne relève ni de la collaboration, ni de la citation, ni de l’hommage, interroge la question de l’auteur, le statut de l’artiste ainsi que la nature d’un tel projet et du lieu qui l’accueille.

Au moment du vernissage de Flying Black Cow Utopia Club, David Michael Clarke présente un concert accompagné d’Elina Bry et de Tristan Lefèvre. Les quatre morceaux de musique joués en public dans le parc du Dourven sont issus des moments partagés avec ces deux étudiants à l’école des beaux-arts ESBA TALM Le Mans, stagiaires sur le montage de l’exposition du Dourven. Le concert rend compte des modalités d’implication que l’artiste engage à chaque rencontre. Les soirées en gîte, après les journées de montage, s’animent de discussions sur le projet au Dourven, sur l’histoire du village de Piacé et plus généralement sur l’art et sur la vie. Ces temps de partage artistique et humain deviennent des oeuvres. DMC écrit quatre textes pour lesquels il évoque Norbert Bézard et Le Corbusier, respectivement initiateur et créateur du projet de Village radieux, Nicolas et Benoît Hérisson, fondateurs de l’association Piacé le radieux [13], et les artistes et designers dont les oeuvres sont présentes dans l’espace public du village sarthois. Avec Elina et Tristan, DMC compose des mélodies pour ce qui deviendra une représentation publique le soir du vernissage, prémices du concert donné quelques semaines plus tard à Piacé, dans le cadre de la 6e Quinzaine radieuse [14].

Ce concert s’inscrit dans l’ensemble du processus artistique mis en oeuvre au Dourven. La musique n’est pas l’objet central de l’événement mais un élément constitutif de l’exposition, alors que le protocole est tout autre à Piacé. Les trois jours de la Quinzaine radieuse sont notamment consacrés à la présentation de pièces sonores et de performances sur une scène dédiée; la musique fait partie de l’événement même.

Le dispositif propre au concert public influe sur l’individualité de l’auditeur. En instituant le partage des émotions, l’expérience musicale collective neutralise les différences sociales et culturelles entre les individus. Cette forme artistique repose à la fois sur l’individualisation et le partage, double processus mis en évidence par Kant [15] où l’autonomisation du goût s’associe à sa communicabilité. Ainsi propulsée dans un espace public composé d’individualités, l’oeuvre devient potentiellement indéterminée, sans limite tangible [16].

Intégré à tous les événements organisés par DMC, Flying Black Cow Utopia Club souligne la constitution d’une oeuvre déclinée en série et structurée par un titre générique, telle que l’a définie Étienne Souriau [17]. «Réalisée par le même artiste, une série juxtapose sans ordre hiérarchique divers éléments et situations constitutives de l’oeuvre. […] Elle actualise des possibles et répudie la notion de chef-d’oeuvre. Gouvernés par les règles de la variation, régis par les principes d’équivalence, les termes, oeuvres singulières, articulés dans la série qu’ils constituent, déclinent les jeux subtils d’une répétition qui engendre la différence.»

Chaque proposition présentée par David Michael Clarke est comme un point de condensation de références à l’art, à la culture et aux pratiques populaires. Flying Black Cow Utopia Club et les autres éléments de la série à laquelle il appartient ne sacralisent pas les oeuvres, les objets ou les situations. L’enjeu porte sur les relations que ces juxtapositions provoquent entre des individus, par les rencontres qui sont générées, les conversations qui ont lieu, les objets qui sont produits. DMC crée les conditions qui font de l’art une expérience sociale partagée qui s’infiltre au sein du quotidien, inséparable du réel et du vécu.

Sandra Flouriot

Notes

[1] Aristote, Le Politique.
[2] «Aristote, pour lequel le mot Politikon était essentiellement un adjectif qualifiant l’organisation de la polis […] n’a nullement voulu dire que tous les hommes étaient politiques ni qu’il y avait du politique, c’est-à-dire une polis, partout où vivaient les hommes. […] Il voulait simplement dire qu’il y a une particularité en l’homme qui consiste en ce qu’il peut vivre dans une polis et que l’organisation de cette polis représente la forme la plus haute de la communauté humaine.»
Hannah Arendt, La politique a-t-elle encore un sens?, L’Herne, 2007, p. 12-13.
[3] Les projets de Ferme et de Village radieux de Le Corbusier sont du même ordre que celui de la Ville radieuse réalisée à Marseille et à Rezé. Ce programme, basé sur le concept « d’unité » (unité d’habitation, unité de loisirs, unité industrielle, unité d’exploitation agricole ou unité rurale), relève d’une vision globale de l’aménagement du territoire et de la planification.
[4] Vent de Grève est un festival hors saison estivale dont le but est de mettre en avant la beauté naturelle d’un site et d’une région, et la générosité de ses habitants. Il est organisé par l’office de tourisme communautaire, partenaire régulier de la galerie du Dourven.
[5] En 2013, David Michael Clarke bénéficie d’une résidence d’artiste au sein du lycée Félix Le Dantec de Lannion, en partenariat avec Itinéraires Bis pour la galerie du Dourven. De cette résidence naît le projet de réaliser Le Dernier Vol.
[6] En 2012, en traversant la Mayenne, David Michael Clarke assiste à une manifestation de paysans qui expriment leur colère en érigeant six potences auxquelles sont accrochées des têtes de vaches découpées dans du carton noir. Comme des cerfs-volants, les têtes volent dans les airs. David Michael Clarke prononce alors à haute voix: «Wow! Flying Black Cows!» («Wouah! Un vol de vaches noires!»).
[7] Flying Black Cow Utopia Club donne à voir des comportements, des objets et des rituels comme envoyer des cartes postales, promener son chien, collectionner des objets, fabriquer son propre mobilier ou se marier…
[8] Différentes disciplines artistiques sont présentées au sein de l’exposition architecture, littérature, arts appliqués, arts plastiques, design et photographie;
ainsi que différents médiums propres aux arts plastiques : performance, sculpture, photographie, vidéo, installation.
[9] Oeuvres créées en relation avec le lieu : Wooden Tree, Rabbits & Dogs, Fish Hotel, Unité d’habitation pour les mariés, Unités d’habitation pour 24 lapins
de David Michael Clarke; Étagère de Christelle Familiari; Collection Sam Moore d’Anabelle Hulaut; Sans titre, tableau 1 de Guillaume Janot; Trame et dentelles de David Liaudet; Sorpressata et Fragile de Federica Peyrolo.
[10] Réactiver des oeuvres: Les Photographies de mariage de Marie-Claire Blanschong; Don’t Panic, DMC mariages 1969-1999, Sunset Montfarville France,
Flying Black Cow – l’origine, Flying Black Cow Club et DMC Light de David Michael Clarke; Traffic Lights d’Alastair MacLennan.
[11] Emprunter des oeuvres : Les Assiettes de Norbert Bézard; Saboosh et La VIP, Cuiller de pêche de François Curlet; Walking the Dogs de Francesco Finizio; Rabbit Generation de Joël Hubaut; La Cabane de Mlle Hulaut d’Anabelle Hulaut et David M. Clarke; La Coupe de Paul Pouvreau; Tongs de Christophe Terlinden.
[12] Modifier des oeuvres: Carré central d’Hervé Beurel; Niche (La Ricarda) de Michel François, chaise et fauteuils d’Enzo Mari; Hoge Stoel de Gerrit Rietveld.
[13] Piacé le radieux Bézard Le Corbusier est une association ayant pour objet l’animation culturelle en milieu rural. Lieu de réflexion et de recherche sur le territoire et le patrimoine local, l’association est également un lieu de diffusion et de promotion de la création contemporaine. Elle inscrit ses actions dans les traces d’un projet architectural que Le Corbusier (1887-1965) et Norbert Bézard (1896-1956) avaient élaboré dans les années 1930 pour le village de Piacé: la Ferme radieuse et le Village coopératif.
[14] L’association Piacé le radieux Bézard Le Corbusier a présenté du 27 au 29 juin 2014 la 6e édition de La Quinzaine radieuse: une édition spéciale, qui proposait des concerts, des performances, une exposition d’art contemporain (Commissariat pour un arbre, présentant plus de cent nichoirs d’artistes, designers et architectes), un tournoi de pétanque et un workshop. Un programme éclectique, original et expérimental mêlant les disciplines et investissant tout le village de Piacé (Sarthe).
[15] Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger [1790], Paris, Vrin, 1993, p. 75.
[16] David Ledent, «L’invention du concert, une révolution du sens musical», Appareil, no 1, 2008.
[17] Étienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Paris, PUF, 2006, p. 1288.